Lutte contre la corruption, longue histoire de combat depuis l’Antiquité

Soha Gafaar Mercredi 23 Décembre 2020-13:11:05 Chronique et Analyse
Lutte contre la corruption, longue histoire de combat depuis l’Antiquité
Lutte contre la corruption, longue histoire de combat depuis l’Antiquité

La corruption est un fléau auquel les Egyptiens sont quotidiennement confrontés. Il n'est pas rare de devoir payer un pot-de-vin en glissant discrètement un petit billet dans sa main pour obtenir telle ou telle paperasse. C’est pourquoi, depuis son arrivée au pouvoir, le Président Abdel Fattah Al-Sissi martèle que la lutte contre la corruption fait partie de ses priorités, assurant que "personne n'est au-dessus des lois". Le discours politique concernant la lutte contre la corruption est très fort, puisque le Président en parle toujours. C’est notre lutte actuelle contre la corruption. Mais savez-vous que la lutte contre la corruption est enracinée dans les esprits des Egyptiens qui refusent catégoriquement la corruption depuis l’Antiquité ? Oui, c’est vrai, dans l’Egypte antique, les Pharaons ont combattu eux-aussi la corruption et selon une recherche faite par Egypt Today que nous allons vous exposer, nous découvrirons ensemble les détails de ce combat antique, allons-y…

 

 

 

Le chercheur en archéologie Ahmed Amer était le premier à découvrir comment nos ancêtres ont pu combattre la corruption. Il a déclaré que les Anciens Égyptiens connaissaient la corruption et y faisaient face, établissant des législations et promulguant des lois strictes visant à préserver les valeurs et les principes de la société égyptienne antique, selon la recherche d’Egypt Today.

Les textes égyptiens antiques éclairent également la place de la morale et la lutte contre le crime avec diverses peines comme éléments de base dans la vie des Anciens Égyptiens.

Le crime et la punition dans l'Égypte ancienne étaient associés à des facteurs éthiques, coutumiers et religieux, tous basés sur le concept de «Maat», qui se réfère à «la vérité et la justice» dans la société.

Selon Amer, l'appareil administratif de l'ancien État égyptien était au courant de la corruption et y était confronté, car les organes judiciaires n'en étaient pas épargnés, et la sanction en était la révocation de ses fonctions et l'abaissement de la personne au rang de travailleur agricole.

Amer a souligné que les Anciens Égyptiens considéraient le crime de haute trahison de l'État et du roi comme l'un des crimes les plus odieux. Seule la peine de mort était spécifiée pour ce crime, quel que soit le statut social de l'accusé, d'autant plus que la majorité des accusés sont issus de l'entourage proche du roi; entrer dans les affaires du roi et divulguer ses secrets était considéré comme une trahison et exigeait une exécution.

En outre, Amer a affirmé que les Anciens Égyptiens combattaient les cambriolages des temples et les protégeaient contre toute attaque par des sanctions incluses dans le décret du roi Seti I de la dix-neuvième dynastie. La peine de mort était généralement appliquée par empalement, coupage et amende au centuple.

Les Anciens Égyptiens imposaient des punitions sévères aux personnes accusées de trahison ou de corruption.

Le décret faisait également référence à la peine de mort pour quelqu'un qui vole un animal appartenant au temple et le transfère à une autre partie, tout en confisquant les biens du voleur au profit du temple volé.

Quant au vol d'un animal sans le transférer à une autre partie, la punition pour celui-ci était la mutilation du nez, tout en attelant le voleur et sa famille pour servir les victimes.

La punition pour le vol des biens du temple était de cent coups de bâton et une amende au centuple. Les Anciens Égyptiens faisaient la distinction entre les biens volés qui portent l'attribut de la sainteté et les considéraient comme un crime religieux qui nécessite une exécution, et les biens volés qui n'affectent pas les saintetés, se contentant de la peine de coups de bâton et l'amende pour le voleur cent fois dont la valeur du ou des objets volés. La loi stipule également que le juge qui tarde à avancer dans la procédure sera puni de cent coups, et sera démis de ses fonctions et transféré à un poste inférieur.

 

La Justice dans l’Egypte antique

Dans l'Égypte antique, les grands procès intentés contre ceux qui mettent en danger la sécurité de l'État sont placés sous la jurisprudence de Pharaon, qui délègue à son vizir, le premier magistrat et à ses assesseurs, de rendre la justice de Maât au nom de Pharaon, selon fr.wikipedia.org.

Mais quand il s'agit de délits mineurs qui ne menacent pas sérieusement la paix civile, la justice est rendue par des magistrats locaux, tels les « préposés aux querelles », ou des représentants de la communauté où l'infraction a été commise. Ces tribunaux règlent généralement les problèmes sans avoir recours aux fonctionnaires de l'État.

Les livres des sagesses disent : « N'accorde pas une attention exagérée à celui qui possède de beaux vêtements et ne méprise pas celui qui est couvert de haillons. N'accepte pas les dons de l'homme puissant et ne persécute pas le faible à ton profit. La justice est un don divin. »

Dans la réalité, les pauvres sont plus défavorisés même si leur éloquence leur laisse parfois une chance de faire valoir leur bon droit. La corruption est un autre élément ; les pots-de-vin sont monnaie courante, surtout à partir de la fin du Nouvel Empire : graisser la patte est parfois un moyen suffisant pour obtenir gain de cause. C'est pourquoi les communautés d'artisans ne souhaitent pas, à moins d'un délit majeur dépassant leurs compétences, faire appel aux fonctionnaires de l'État, trop corrompus à leurs yeux.

On ne dispose guère de documents permettant d'affirmer que toutes les communautés égyptiennes pratiquaient une forme de justice locale dans les cas de délits mineurs. Grâce à des ostraca retrouvés dans le village des artisans de Deir el-Médineh, on peut toutefois se faire une idée plus précise de telles procédures.

Le système judiciaire comportait une large variété de sanctions susceptibles d'être infligées aux malfaiteurs. Appliquée seulement dans les cas les plus graves, la peine capitale, par empalementcrémationdécapitation ou suicide forcé, était prononcée uniquement par Pharaon. Dans les cas les moins graves, les peines, cumulables, pouvaient être la réquisition de la force de travail ou des biens du condamné, la privation de son nom ou de ses droits funéraires, l'emprisonnement, le bannissement ou encore les châtiments corporels, généralement cent coups de bâton ou la mutilation du nez ou des oreilles.

en relation